Stratégie d’engagement

Stratégie d’engagement

L’engagement du FRR auprès des sociétés de gestion et des entreprises se fait grâce à différents leviers.

Les lignes directrices de vote sont publiques. Ont notamment été soulignés :

  • L’importance de la mise en place au sein des Conseils d’un Comité dédié aux enjeux de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).
  • Le souhait de la mise en place d’un vote régulier en Assemblée Générale sur les ambitions climatiques et sur un reporting climat.
  • L’incitation à la publication d’un ratio d’équité par les entreprises, y compris dans les pays où ce dernier n’est pas obligatoire. Ce ratio indique le rapport entre la rémunération la plus haute de l’entreprise et la moyenne et la médiane des rémunérations des salariés. De plus, afin de préserver lacohésion sociale de l’entreprise, le FRR souhaite que la rémunération globale annuelle des dirigeants soit plafonnée à 100 fois le salaire minimum du pays du siège social, ou en l’absence de salaire minimum, à 50 fois la rémunération médiane calculée au niveau du Groupe.
  • La nécessité d’analyser la distribution de dividendes par les sociétés en portefeuille :
    • en tenant compte de l’évolution de la masse salariale de la société pour veiller à une association équitable des salariés et des actionnaires sur le long terme
    • en phase avec les enjeux de la transition énergétique et des investissements associés.
Ainsi, en 2024, les gérants ont voté contre 23% des résolutions présentées par le management (77% en faveur).

Engagement du FRR à travers les initiatives collectives

Le FRR participe à plusieurs initiatives collectives d’engagement, dont la Climate Action 100+, qui compte plus de 600 signataires. Ceux-ci dialoguent avec 168 des plus grands émetteurs privés cotés au monde et stimulent l’action climatique des entreprises, conformément à l’objectif mondial d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050 ou avant.

Le rapport 2024 du Net-Zero Company Benchmark dresse un bilan encourageant mais qui demande davantage à être traduit en actions concrètes à court / moyen terme. Il relève que les entreprises ciblées continuent de progresser sur la fixation des objectifs de neutralité nette pour 2050 ou avant. Elles sont désormais 80 % alors qu’elles n’étaient que 77 % un an auparavant.

Par ailleurs, en 2024, le FRR a initié, conjointement avec l’ERAFP et sous l’égide du FIR, un groupe pilote portant sur la mesure de l’efficacité de l’engagement ESG. Les investisseurs responsables sont de plus en plus nombreux à chercher à influencer les entreprises afin qu’elles adoptent des pratiques plus durables et qu’elles fassent évoluer leurs modèles économiques.

Elaborer une méthode d’évaluation objective de l’efficacité des démarches d’engagement est une étape essentielle pour renforcer leur crédibilité. Cela permettra également d’améliorer les critères de sélection des sociétés de gestion basés sur cette thématique. Ce projet ambitieux réunit des experts issus d’investisseurs institutionnels, de sociétés de gestion et des académiciens.

Engagement du FRR à travers les mandats

Tous les mandats du FRR (à part ceux centrés sur les obligations d’Etat françaises), côtés ou non cotés, ont désormais des objectifs d’engagement avec les sociétés de leur univers sur des thématiques ESG, et doivent reporter au FRR sur leurs actions d’engagement.

On retrouve entre autres dans les sujets abordés :

  • la préservation de la biodiversité
  • la transition vers une économie bas carbone
  • la validation d’engagement SBTi
  • l’application de bonnes pratiques d’un point de vue fiscal

Notamment, dans le cadre de la NZAOA, le FRR a sollicité deux gérants afin qu’ils entament une action d’engagement vis-à-vis d’une sélection d’entreprises en portefeuilles. Les 26 entreprises ciblées ont été sélectionnées en suivant les règles du «< Target Seting Protocol » de la NZAOA.Ce dernier prévoit une sélection d’au moins 20 entreprises en portefeuille, en mettant l’accent sur les responsables des émissions « engendrées par les entreprises détenues dans le portefeuille » ou celles qui sont responsables d’un total de 65 % des émissions engendrées par les entreprises détenues en portefeuille.

Le résultat souhaité de ces actions d’engagement est l’alignement sur les trajectoires prévoyant un non-dépassement ou un dépassement limité du seuil de 1,5 °C.

Ces deux gérants utilisent la grille d’analyse développée par l’initiative CA 100+, le Net-Zero Company Benchmark, pour réaliser leurs propres analyses.

L’utilisation de cette grille d’analyse permet de :

  • Mesurer de manière la plus objective possible le positionnement des entreprises ciblées, et les progrès réalisés sur la durée de l’engagement.
  • Comparer les niveaux d’avancement des entreprises sur les différents sujets : objectifs de neutralité, stratégie de décarbonation, alignement des dépenses d’investissement, lobbying climatique, gouvernance climatique, transition juste et conformité du reporting aux recommandations de la TCFD.

Au niveau des 26 entreprises concernées par cette action d’engagement, 8 présentent une analyse globale en légère amélioration et 7 présentent des progrès significatifs sur la période 2022/2024.

Parmi ces dernières, deux profils se dessinent :

  • Deux entreprises qui sont également dans le périmètre d’engagement de CA 100+, dont l’une a progressé de manière globale et la seconde qui faisait déjà partie des « meilleurs élèves », qui a fait notamment des progrès sur le sujet de la transition juste.
  • Cinq entreprises qui ne sont pas dans le périmètre d’engagement de CA 100+, et qui présentent une amélioration globale.
En 2024,, l’adoption de stratégies de décarbonation a aussi légèrement progressé, mais l’orientation des dépenses d’investissement pour permettre de déployer cette stratégie reste encore souvent peu lisible.La conformité du reporting aux recommandations de la TCFD progresse aussi, ainsi que les critères liés à la transition juste.